Rapports alternatifs des organisations mauritaniennes de défense des droits de l’homme
7 mai 2024Rapport sur le meurtre d’un mineur au Centre d’accueil
7 mai 2024Dimanche 27 octobre 2013, Nouakchott s’est réveillé une fois de plus, sous le choc d’un crime odieux perpétré par une bande de criminels.
Une petite fille de 6ans, répondant au nom de Khady Touré dite Yaye Touré fille de Abou Touré et de Aissata Mainouna Wane a été retrouvée en mer morte des suites d’un viol collectif qui a été attesté par l’autopsie médicale.
Khady Touré vivait avec sa famille dans le quartier Kouva. Le même jour à 11h, sa famille a constaté la disparition subite de la petite fille qui dans ses habitudes est toujours attachée à sa famille.
En réalité la petite Khady est simplement victime d’un enlèvement par une bande de professionnels en matière de viols et de meurtres devenus des phénomènes récurrents et gravissimes dans une République Islamique qui devait constituer un modèle de justice et un bel exemple d’un Etat de droit.
Malheureusement le phénomène a atteint des proportions inquiétantes, qui faute d’actions fermes de la part des pouvoir publics, de la mobilisation de toute la société civile et de tous les citoyens, tout sexe confondu, risque de se propager à tous les niveaux de notre société.
Devant la gravité de la situation, nous assistons à la passivité, voire la démission totale des autorités administratives et sécuritaires qui ont le devoir et l’obligation de veiller à la sécurité des citoyens
La complicité des agents sécuritaires qui sont parfois les auteurs de ces crimes odieux, l’impunité des auteurs, l’arrangement à l’amiable, l’ingérence des hautes personnalités pour couvrir les criminels l’inculpation des victimes sont les principales causes de la recrudescence de ces violences sexuelles dans tous les quartiers de Nouakchott et à l’intérieur du pays.
Le crime crapuleux dont est victime Khady Touré, qui de par son atrocité, ne saurait laisser les militants de la société civile mais aussi le méres des familles indifférents.
La vie d’une fillette de 6ans a été interrompue tout simplement parce que certains, qui sans scrupule et laissés en liberté l’ont voulu. Kady Touré était l’espoir radieux d’une famille car elle s’apprêtait à fréquenter l’école fondamentale. L’espoir s’est éteint, le droit à la vie spolié et la vérité est toujours recherchée.
Devant cette situation nous, membres des organisations de la société civile, condamnons avec énergie cet acte ignoble, dénonçons cette sourdes oreille de la part des autorités vis-à-vis des revendications des femmes, vis-à-vis de la marche tenue par les femmes en 2012 à la recherche de leur protection contre ces crimes barbares et exigeons :
Qu’une enquête, à la quelle les avocats de la société civile sont associés, soit ouverte
Que les criminels soient arrêtés et punis avec fermeté
Que les mesures d’amnistie et de libertés élargies aux criminels soient bannies
Que les propositions de lois existantes au niveau de la société civile et déjà transmise aux hautes autorités soient prises en compte et une loi votée rapidement pour garantir aux victimes l’axée à leur droit
Que le code pénal soit révisé et aligné sur les conventions ratifiés par la Mauritanie
Que la fermeté dans l’application des lois concernant ce genre de crime soit de mise et que le magistrat qui déroge à cette règle soit sanctionnée
Que les décisions fallacieuses et discriminatoires rendues par certains juges, qui consistent à incriminer la victime soient interdites
Organisations signataires :
Toutou mt Ahmed jiddou : Association de lutte contre la dépendance
Zeinabou mt Taleb Moussa : Association mauritanienne pour la sante de la mère et de l’enfant
Madame Sy Lalla Aicha : Comite de solidarité avec les victimes des violations des droits de l’homme en Mauritanie
Sidé mt Yenje : Forum pour la promotion les droits humains citoyenneté et développement
Aissata Satigui Sy : Initiative pour la promotion de l’éducation citoyenne et du dialogue
Ghaly Diallo : Marmite du Partage