Madame la Représentante du Ministère des Affaires Sociales de l’Enfance et de la Famille, Messieurs les membres du Corps Diplomatique accrédité en Mauritanie, Monsieur le Délégué Régional de Terre des Hommes, Excellences Mesdames Messieurs les Ambassadeurs, Madame l’Ambassadrice de la République du Canada Honorables Invités et Chers Participants.

Malgré le fait que les mutilations génitales féminines et la précocité des mariages provoquent des douleurs et souffrances à des millions de femmes, de filles et puissent mettre leur vie en danger, cette pratique reste profondément enracinée dans le système de valeurs de certaines sociétés traditionalistes dans la sous région et au-delà de l’Afrique.

Les mariages en Mauritanie portent à croire que le législateur ne peut rien faire face à ce phénomène qui prend chaque jour de l’ampleur suite à la recrudescence du viol et parfois accompagné de meurtre.

Nous espérons sensibiliser l’opinion publique sur les conséquences du mariage précoce et des MGF, et promouvoir des mesures là où elles s’avèrent nécessaires. Là où les données sur la pratique et les conséquences du mariage précoce  et des MGF sont insuffisantes, et c’est le cas de la Mauritanie.

L’atelier d’aujourd’hui se déroule avec la collaboration de l’Ambassade et la coopération Canadienne et nous nous en réjouissons.

Les grossesses qui surviennent ‘trop tôt’ – lorsque le corps d’une fille n’a pas atteint la pleine maturité ou qui a subi une mutilation génitale et ou un mariage précoce constituent un risque majeur pour la survie et la santé tant de la mère que de l’enfant. C’est pourquoi l’AFCF en a fait son combat.

Mais ils restent plus que jamais nécessaire la volonté et l’action politiques. Il faut que le gouvernement s’engage totalement et affecte les ressources humaines et matérielles nécessaires à une disparition complète de la pratique du MGF et autres pratiques traditionnelles néfastes. Pour faire pression et intensifier cet appel à l’action de la part de tous les partenaires, particulièrement le gouvernement, le 6 février a été déclaré Journée internationale Tolérance zéro pour les MGF depuis l’an 2000. L’une des prémices les plus importantes du droit international humanitaire est que le respect des droits qu’il contient relève de la responsabilité de l’Etat, et de l’Etat seul. Ce droit ne relève pas de la sphère individuelle mais de l’effort de tous. L’Etat est chargé de veiller, par ses actes, à ne pas permettre à ses citoyens de commettre des violations des droits de l’homme. Il s’agit là de l’un des préceptes les plus fondamentaux du droit international.

Rien qu’en prenant conscience des complications parmi les quelles, nous pouvons citer le développement de kystes des parties génitales. Les menstruations des femmes excisées peuvent être terriblement douloureuses et problématiques. La fistule obstétrique est une maladie dans laquelle il se forme entre le canal urinaire et le vagin un passage laissant couler l’urine sans qu’il soit possible de la retenir. Les femmes atteintes, qui ne peuvent rester propres et sentent mauvais, sont souvent complètement rejetées de la société.

La tradition des MGF a aussi été justifiée par des motifs culturels, notamment l’idée que les MGF sont importantes pour que les femmes aient des enfants. Toutefois, des recherches ont été menées, et ont montré que la stérilité primaire est associée aux MGF dans une certaine mesure, en fonction de la portée anatomique des mutilations.

Bref les conséquences des MGF et des mariages précoces sont nombreuses, il reste encore beaucoup de chemin à faire. C’est pourquoi chers militants et militantes des droits de l’homme que je vous demande de redoubler de vigilance et d’efforts car la lutte contre ces phénomènes devient de plus en plus âpre et demande l’adoption d’une législation spécifique qui la rend caduc.

Mesdames Messieurs Honorables invités, je voudrais aussi remercier tous nos partenaires dont Madame l’Ambassadrice du Canada qui soucieuse de la situation des filles et des enfants a financé ce cette campagne  de sensibilisation sur les mutilations génitales féminines et les Mariages précoces que je déclare ouverte.

La Présidente de l’AFCF

Aminetou Mint El Moctar